Comment suivre son enfant en Mathématiques ?

par M Colonna

Comment suivre son enfant dans son travail en mathématiques ?

Il n’y a certes pas de réponse définitive et exhaustive à cette question, pas de recette infaillible, mais il nous a semblé utile de proposer quelques conseils de base à partir de nos propres expériences et observations et des questions fréquemment soulevées lors des rencontres entre parents et professeurs.

Nous n’avons pas la prétention d’apporter des solutions-miracles mais plutôt de suggérer des pistes que chacun pourra s’approprier, et d’attirer votre attention sur les risques de certaines maladresses que l’on peut commettre en pensant aider son enfant...

Plan
(Les différents conseils sont développés dans la suite du document...)

Conseils de base

 1 S’assurer que votre enfant apprend sa leçon avant de rédiger ses exercices. Il est conseillé de refaire, cahier de cours fermé, les exercices illustrant la leçon.

 2 Vérifier que les exercices demandés sont faits (en consultant l’agenda ou le cahier de textes en ligne, où vous pouvez retrouver les références du travail demandé) – ce qui ne veut pas dire que vous devez les corriger.

 3 Aider votre enfant dans la recherche et la rédaction des exercices ne signifie pas le faire à sa place !

 4 Rappeler à votre enfant qu’il doit penser à s’avancer lorsque c’est possible et à planifier son travail hebdomadaire.

 5 Regarder régulièrement le cahier pour vérifier sa tenue...

 6 Lorsqu’un contrôle est annoncé, rappeler à votre enfant qu’il ne doit pas attendre la veille pour le préparer ! Lorsque le contrôle est rendu, reprendre avec lui les erreurs.

 7 En plus du travail demandé : entraînement au calcul mental et travail sur ordinateur.

Conseils plus généraux...

 8 Attention aux cours particuliers...

 9 Dialoguer avec le professeur...

 10 Dialoguer avec son enfant...

1. S’assurer que votre enfant apprend ou révise sa leçon avant de rédiger ses exercices. Il est conseillé de refaire, cahier de cours fermé, les exercices illustrant la leçon.

 Réviser une leçon, c’est faire un retour sur ce qui s’est passé en classe.

 Quel que soit le niveau, il faut apprendre les éléments essentiels des leçons (souvent écrits en rouge ou encadrés) : les définitions, les propriétés, certaines règles... Le « par coeur » n’est pas à négliger pour entraîner la mémoire et aider à l’acquisition d’un vocabulaire précis – même si, bien sûr, il ne doit pas être dissocié de la compréhension du contenu !

 Dans la mesure du possible, si vous en avez le temps, n’hésitez pas à faire réciter ces éléments en repérant ce qui est essentiel dans le cahier, à poser quelques petites questions...

 L’élève doit être capable de refaire à l’identique, cahier fermé, les exemples ou exercices de la leçon. Vous pouvez, par exemple, recopier un énoncé et vérifier qu’il respecte le modèle de rédaction de la leçon.

2. Vérifier que les exercices demandés sont faits (en consultant l’agenda ou le cahier de textes en ligne, où vous pouvez retrouver les références du travail demandé) – ce qui ne veut pas dire que vous devez les corriger.

Une tâche essentielle en mathématiques – et qui a des répercussions bien au-delà de cette discipline – est de raisonner, justifier des réponses, expliquer une démarche.

Ainsi, pour la résolution d’un problème, plus que la réponse finale, c’est la démarche qui est importante et doit apparaître dans le travail rédigé : des phrases d’explication, les calculs effectués... La solution peut être travaillée au brouillon avant d’être écrite au propre.

Lorsqu’on fait un raisonnement en géométrie, il y a, de même, un certain nombre d’étapes à respecter et à rédiger dans un ordre logique : ces étapes sont présentées et utilisées dès la sixième.

Il faut insister sur l’importance de la rédaction. Faire des mathématiques, c’est aussi s’exprimer correctement, avec des phrases complètes, un vocabulaire précis. Ainsi, bien souvent, si vous voyez que votre enfant a répondu simplement par des « oui » ou « non » ou par des morceaux de phrase commençant par « car... », suggérez-lui de rédiger des réponses plus complètes en des termes qui reprennent ceux de la question et en citant si nécessaire des éléments de la leçon.

3. Aider votre enfant dans la recherche et la rédaction des exercices ne signifie pas le faire à sa place !

 Accompagner votre enfant dans son travail ne signifie pas le faire à sa place. Il est parfois difficile de doser l’aide que l’on apporte et, même en toute bonne foi, on peut être tenté d’entrer dans un système d’ « assistanat » qui peut être néfaste. Il faut donc toujours se demander si l’on ne cède pas trop vite ou de façon excessive à un enfant qui réclame de l’aide pour ses exercices. Il vaut mieux l’inciter à rechercher par lui-même (dans sa leçon, dans les exercices faits en classe...). Si votre enfant « bloque » sur un exercice, lui faire d’abord expliciter ce qu’il a compris, ce que l’on sait d’après l’énoncé et ce que l’on cherche.

 Si malgré tout, vous êtes amené à donner un coup de pouce à votre enfant, il faut s’efforcer de chercher dans son cahier ou son livre la méthode à utiliser à son niveau (et qui n’est pas forcément celle que l’on utilisera à un autre niveau). L’apprentissage des mathématiques est basé sur une acquisition progressive des connaissances et des savoir-faire. (Un exemple frappant est celui des équations, outil particulièrement performant lorsqu’on le maîtrise pour résoudre certains problèmes, mais il s’agit d’une notion introduite progressivement - surtout à partir de la quatrième - qui n’est pas appropriée à un élève de sixième.

4. Rappeler à votre enfant qu’il doit penser à s’avancer lorsque c’est possible et à planifier son travail hebdomadaire.

Les contrôle sont la plupart du temps donné avec une semaine d’avance...

5. Regarder régulièrement le cahier pour vérifier sa tenue...

Un cahier bien présenté facilite la mémorisation – notamment pour les enfants « visuels » et permet de retrouver plus facilement les informations essentielles. Par exemple, les titres doivent être soulignés (ou surlignés) pour apparaître clairement, les feuilles distribuées doivent être collées...

6. Lorsqu’un contrôle est annoncé, rappeler à votre enfant qu’il ne doit pas attendre la veille pour le préparer ! Lorsque le contrôle est rendu, reprendre avec lui les erreurs.

Pour préparer un contrôle, votre enfant doit :

 réviser (réapprendre si nécessaire) les leçons correspondantes.

 refaire des exercices déjà corrigés en classe, en particulier ceux qu’il n’a pas réussis.

 si nécessaire, s’entraîner à en faire d’autres, que l’on peut trouver dans le livre, sur un site internet (quelques références sont disponibles dans la rubrique correspondante )...

Lorsqu’un contrôle est rendu, rappeler à votre enfant qu’il ne doit pas se contenter de regarder sa note mais que l’essentiel est dans les annotations du professeur, qu’il doit reprendre soigneusement afin de bien repérer et comprendre ses erreurs éventuelles. Dans la mesure du possible, pour un élève en début de sixième, il est utile de lire ses premiers contrôles (rendus par le professeur) avec lui afin de l’habituer à cette démarche et de lui en montrer l’utilité.

7. En plus du travail demandé : entraînement au calcul mental et travail sur ordinateur.

 Il est à la portée de tous de faire de temps en temps un peu de calcul mental (réviser les tables de multiplication, faire des conversions simples, chercher des ordres de grandeur en faisant des courses, appliquer un pourcentage simple...) pour entretenir et développer des automatismes extrêmement utiles dans diverses techniques de mathématiques (par exemple pour simplifier des fractions).

Des mathématiques sur ordinateur
 On trouve désormais de nombreuses ressources sur internet. Il faut privilégier les sites conçus de façon sérieuse, respectant la progression des programmes du collège, une certaine rigueur dans le vocabulaire, etc...

Nous conseillons ainsi :

le site Matoumatheux

le site Labomep si le professeur de votre enfant choisit de l’utiliser (il vous en informera)

le site Sésamath

le site Euler

 Des logiciels de géométrie, parfois utilisés en classe, sont téléchargeables gratuitement.

En particulier :

Géogébra

8. Attention aux cours particuliers

Les cours particuliers, s’ils peuvent, dans certains cas, avoir leur utilité (pour un élève réellement volontaire, qui a besoin de combler certaines lacunes ou consolider certaines fragilités) peuvent aussi s’avérer contre-productifs ! Attention aux sirènes publicitaires de certains organismes qui jouent sur l’angoisse des parents ou des élèves, particulièrement en mathématiques... Il ne s’agit donc pas de s’orienter vers cette solution dès l’apparition d’une difficulté et, en tout cas, elle ne doit pas devenir une « béquille » systématique : nous voyons trop d’élèves qui, habitués très tôt à avoir une aide individuelle à la maison, n’arrivent plus (par saturation, par manque d’habitude, par facilité...) à se concentrer lorsqu’ils sont en classe, ni à réflechir par eux-mêmes, ni à chercher à surmonter les difficultés rencontrées.

Par conséquent, il est fortement conseillé, si vous envisagez d’avoir recours à des cours particuliers :

 de demander d’abord au professeur si cela lui semble judicieux.

 de rappeler à la personne choisie que le but est de reprendre avec l’élève ce qui lui a semblé difficile, de combler un manque de bases, de refaire des exercices, de lui donner des conseils, mais pas de faire plus ou moins à sa place les devoirs maison (écueil régulièrement constaté...).

9. Dialoguer avec le professeur

 En cas de problème, d’interrogation, de malentendu..., la première chose à faire est de prendre contact avec le professeur.

 Il est nécessaire d’adopter devant votre enfant une attitude positive face à ce que lui demande le professeur – quitte à rencontrer celui-ci pour discuter de certains points ou exprimer vos doutes si vous le jugez nécessaire. Si votre enfant rencontre certaines difficultés, contester l’institution devant lui ne pourra pas l’amener à progresser...

10. Dialoguer avec son enfant

 Il faut proscrire les réflexions comme « Je n’étais pas doué(e) en mathématiques, donc mon enfant est comme moi » ou « C’est de famille... » ou « J’ai toujours été brillant(e) en mathématiques, il n’est pas normal que mon enfant ne le soit pas ». Autant de remarques qui peuvent conduire votre enfant, soit à se trouver des excuses pour ne plus s’investir, soit à perdre confiance en lui. Chacun peut réussir en mathématiques, la réussite ou les difficultés ne sont pas héréditaires !

 Si votre enfant refuse de faire ses devoirs ou les bâcle, il faut essayer de comprendre pourquoi et lui rappeler que le travail donné par son professeur a été choisi dans un but précis, mais, au bout du compte, il faut faire preuve de fermeté et insister sur leur caractère obligatoire. Cette responsabilité incombe aux familles autant qu’aux professeurs, cela fait partie des points qu’un enfant n’a pas à « négocier » avec les adultes.

 Il faut s’efforcer de valoriser les efforts et les progrès, même s’ils ne s’accompagnent pas immédiatement d’excellents résultats. Pour un élève rencontrant des difficultés, des objectifs graduels peuvent aider à reprendre confiance. Il faut aussi prendre garde à ne pas transmettre à son enfant sa propre angoisse dès que les résultats baissent mais l’aider à surmonter sereinement les difficultés.